Après
la prière, la vie ; après le silence, le bruit. On parcourt ces monastères
grands comme des villages, on s'assoit dans la cour des débats pour observer
les moines échanger deux par deux sur les questions religieuses, un
exercice bruyant et joyeux qui participe du charme de ces lieux.
Une
ferveur religieuse alliée à des sourires même si
tout est en retenue et en sérénité. Et on se dit
que ces moines et ces pèlerins là, ce peuple tibétain
qui ne demande qu'à exercer sa foi, est décidemment à
l'opposé de la cruauté du pays auquel il appartient, qui
endommage sa terre et met des contraintes à ses plus simples libertés.
Si
de multiples souvenirs d'un voyage au Tibet naissent dans les monastères,
c'est aussi lié à l'impression persistante que ces lieux
de vie et de prière sont comme autant de trésors abîmés.
La révolution culturelle chinoise est passée par là
qui a laissé les monastères en ruines, ensemble de bâtiments
portant encore aujourd'hui les stigmates de l'acharnement des autorités
de Pékin sur les symboles bâtis de la foi tibétaine.
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